Hier, l’information m’a tellement retournée que quand ma mère m’a téléphoné, j’ai cru bon de lui annoncer le décès de Super Nanny. Comme ma génitrice ne partage malheureusement pas ma culture télé, l’information est tombée un peu à plat.
J’ai été frappée par la proximité étrange que je ressentais pour la gouvernante médiatique. Pourtant, je n’ai pas vraiment fan de l’émission, alors certes je ne manquais pas un inédit, mais il s’agissait plus de satisfaire ma femme, qui, elle, l’adorait.
En y réfléchissant, je me dis que malgré la critique incisive à son égard, ma super héroïne favorite véhiculait des messages vraiment positifs.
Super avait également un petit côté féministe qui ne pouvait pas me laisser indifférente. Elle a à maintes reprises houspillé les pères démissionnaires et souvent paresseux des petites terreurs qu’elle remettait sur le droit chemin leur rappelant régulièrement qu’un papa peut donner le bain ou lire une histoire à sa marmaille remuante. Super Nanny savait aussi trouver les mots et les attitudes face aux mamans célibataires souvent crevées et donc démunies pour gérer toute seule leurs remuants bambins. Je crois d’ailleurs que mon aventure préférée la mettait en scène avec une jeune mère un peu laxiste qu’elle réussissait finalement à convertir en douceur à ses méthodes.
Super Nanny rappelait enfin aux parents que la télévision ne suffit pas comme baby-sitter et que les enfants doivent aussi lire quand ils en ont l’âge ou bien s’endormir en écoutant les histoires narrées par leurs parents. Elle se souciait aussi de l’équilibre alimentaire des enfants, ce qui n’est pas du luxe en ce moment.
Pour tout ça, mais aussi son humour parfois cinglant, ses grimaces en découvrant l’ampleur de la démission parentale ou son célèbre doigt (j’y tiens), Super Nanny manquera à mon petit écran…